mercredi 12 mai 2010

- Je ne suis pas français, je suis européen.
- Et pourquoi pas terrien alors?

vendredi 7 mai 2010

"Tenez bon, j'ai la situation en main!"

Je regarde aujourd’hui un diaporama de dessins satyriques de Martin Vidberg nommé ”Trois ans de Sarkozy en patates.”

L’une des images représente le radeau de la Méduse (repris du célebre tableau) en pleine tempête. Des nuages noirs et gris menaçants couvrent le ciel, et des vagues semblent secouer rudement la frêle embarcation qui manque de tomber en morceaux et de couler. A l’avant Nicolas Sarkozy brandit un drapeau français (seul détail coloré de l’image) et crie: ”Tenez bon, j’ai la situation en main!” En effet derrière lui une dizaine de personnes désespèrent: la plupart sont à genoux, les bras levés au ciel, terrifiés par la violente tempête, d’autres agonisent déjà à l’arrière de l’embarcation, délaissés par les autres. Le président lui, qui a le devoir de mener le radeau a bon port, est debout, inflexible et semble braver le vent et les vagues, pour donner un semblant despoir.

Cette illustration décrit parfaitement la situation de nos jours. Le radeau représente bien évidemment la France, qui comme la plupart des pays européens manque de couler sous cette crise mondiale représentée par la tempête. En effet, nous traversons, nous les passagers de ce voyage à haut risque, une période en pleine tourmente, où le futur reste très assombri tout comme les nuages de cette illustration qui couvrent l’horizon. La société est inquiète, voire désespérée, à l’exception des dirigeants qui paraissent confiants. Aujourd’hui même, au JT de 20 heures, Monsieur Fillon a affirmé que la France s’apprête à sortir de cette crise en avance et en ”meilleur état” que les autres pays européens. Je voyais cela comme une brêche dans le ciel assombri, une lueur de soleil, mais cette illusion ne venait que de l’ecran de télévision.

En effet, ce que cette illustration montre mieux que tout c’est qu’aujourd’hui, il est triste de le dire, les dirigeants et les hommes politiques ne maitrisent plus rien. Les bras liés ils ne peuvent que contempler le désastre qui s’amplifie de jours en jours, notamment avec la crise en Grèce de ces derniers jours. Alors ils font ce qu’ils font le mieux: passer à la télévision, rassurer la société, tout comme M. Sarkozy tente de le faire sur la notre frêle esquiffe.

Le but: tenter de survivre a cette tempête en sauvant le système. Combien de fois aurais-je entendu ces trois mots: sauver le système. Sauver un système défaillant, garder le radeau. Cette deuxième crise économique mondiale après celle des années trente n’indique-t-elle pas au contraire qu’il est temps de changer, de construire un navire qui tient la route?

Le communisme est défaillant: il a finit par tomber en ruines, le capitalisme moderne est défaillant, il est en train de tomber en ruines. Mais il semble que ce soit trop tard pour tout reconstruire, les habitudes, les années passées dans ce système ont finit par obstruer toute vision d’une autre possibilitée. Alors on continue, de s’user à réparer un mur qui tombe en ruines au fur et à mesure qu’on y repose des briques.

Mais jusqu’à quand?